Que faire face à la violence !
L’angoisse est devenue un sujet de conversation au même titre que la hausse du prix du carburant. Les deux sont souvent concomitants. Le monde est (ou parait) fracturé entre consommateurs et pourvoyeurs de services, riches, pauvres, sachants, ignorants, soignés, soignants… L’Ubérisation nous invite à être possédants ou possédés. « Le maître et l’esclave » de Hegel est à relire de toute urgence. Notre seul lien serait-il, désormais l’argent ? Le pouvoir d’achat est-il une fin en soi ?
L’agressivité et la violence sont de plus en plus présentes dans notre société.
Lorsque je circule en vélo dans les rues de Nantes, je manque à chaque fois de me faire renverser. Lorsque je prends ma voiture, c’est la même chose. Les automobiles semblent rouler très vites ne respectant pas les stops. Lorsque je suis piétons, ce sont les deux roues, électriques ou mécaniques, qui me sommes de me ranger. Le sketch de Coluche sur les inégalités n’est plus une satire.
Le groupe pourrait être un lieu de paix, sauf que si j’émets un point de vue divergeant de l’ensemble de ce groupe, je suis mis à l’index. « On me pense » dirait Arthur Rimbaud. Dans certains groupes dysfonctionnels, la non divergence d’opinion a une fonction narcissique. L’égo social y est prioritaire avant tout, surtout s’il se sent menacé par d’autres groupes émergeants. C’est le cas dans des syndicats professionnels, des associations en lien avec un métier ou une caste social. L’élément questionnant peut, hélas, être soldé de « toxique ». On le pense.
La tension, aujourd’hui, paraît extrême.
Des enfants tentent de se suicider (voir mon dernier post). Beaucoup parlent du confinement et de la crise sanitaire comme cause de cette tension. Est-ce seulement cela ? Les peurs, les colères, les frustrations n’ont jamais été aussi voyantes et pour beaucoup bâillonnées. Le personnel soignant est exsangue. Les administrations souffrent. Les cabinets des psychologues sont remplis à craquer.
Que se passe-t-il ?
Nous pensions que l’histoire allait dans un sens bienveillant à l’égard de tous (et surtout pour nous, occidentaux) et nous nous rendons compte qu’il n’y a qu’un seul gâteau, mais que le partage n’est pas équitable. Comme le décrivait Paul Virilio, urbaniste et penseur, l’accélération produit une perte de pouvoir des centres de pouvoir riches vers les périphéries plus pauvres sans connaître de frontière, puisque la mondialisation est partout. Nous comprenons que peut-être le système libéral n’est (peut être) pas le meilleur système.
Un virus déstabilise l’ensemble de la planète. Les épidémies ne sont plus l’apanage des pays en voie de développement. Et le goût de l’instantanéité, développait ici, aggrave nos sentiments désagréables. Nous sommes pressés, « victimes » du « tout-tout de suite ». L’attention est balayée, l’intention fragmenté, le sommeil gâché, le futur absent.
Qu’allons nous devenir ?
La canicule nous révèle cruellement l’impermanence de la nature. Le nihilisme est arrivé à son paroxysme. L’affirmation de soi est à son paroxysme. Nous sommes désormais tous dans un labyrinthe dont nous ne voyons pas la sortie.
Sysiphe a déjoué la mort, pensions nous. Il nous avait légué son secret. Il pousse désormais son rocher dans le royaume des morts et nous lui ressemblons de plus en plus, sauf, que nous ne voulons plus pousser notre rocher.
Bien que nous ayons pris conscience, ici et là, de la faillite du progrès technique, de la vacuité des spécialités, de l’illusion du scientisme, nous avons en face de nous des mouvements antagonistes extrêmes (de droite, souvent) avec le mouvement de Donald Trump, les sectes news âges de la pensée magique, le retour des « gri-gris» et des gourous à coups de mantras positivistes.
Chez beaucoup, la croyance remplace le savoir, l’Ego devient notre colonne vertébrale, la gonflette illusionne la force, l’apparence voire l’illusion paraît être notre seul échappatoire à nos troubles intérieurs.
L’angoisse est devenue un sujet de conversation au même titre que la hausse du prix du carburant. Les deux sont souvent concomitants. Le monde est (ou parait) fracturé entre consommateurs et pourvoyeurs de services, riches, pauvres, sachants, ignorants, soignés, soignants… L’Ubérisation nous invite à être possédants ou possédés. « Le maître et l’esclave » de Hegel est à relire de toute urgence. Notre seul lien serait-il, désormais l’argent ? Le pouvoir d’achat est-il une fin en soi ? Sommes-nous heureux dans ce monde où pour les classes moyennes et pauvres, la subsistance est devenu un combat et le reste à vivre une guenille ?
C’est la fin de l’abondance, disait Emmanuel Macron. Cela dépend pour qui.
En tant que sophrologue, praticien en hypnose et EMDR, je vois cela chaque jour dans mon cabinet.
Le prix d’une séance n’est pas donnée. J’accepterai volontiers d’être considéré comme faisant partie du monde para-médical et que les médecins prescrivent une ordonnance pour des séances de sophrologie ou d’hypnose ou encore d’EMDR. Au Québec, les médecins prescrivent des visites de musée. Je fais parti du monde para médical, d’ailleurs, puisque j’ai été aide-soignant, et que peut être demain, j’y retournerai. Je n’ai pas l’impression de faire moins aujourd’hui. J’accueille mon patient. Je l’aide. Je l’accompagne vers un mieux être. Mon diplôme de sophrologue à une équivalence de diplôme d’infirmier !
La sophrologie et l’hypnose sont utiles pour apprendre à se soigner soi-même. Ce sont de très bons outils lorsque nous sommes en « rages », en manque de sommeil, agressifs, tristes, frustrés.
Nos outils passent directement par le corps. Nous prenons le patients là où il est, comme il est et c’est lui le patron !
S’il faut sauter en l’air pour évacuer sa colère, nous le ferons.
S’il faut mettre en mouvement sa tristesse, nous le ferons.
S’il faut respirer pour respirer, nous le ferons.
Ces techniques psycho-corporelles sont accessibles, faciles, ludiques.
Elles soignent énormément.
Elles soignent car elles ne mentent pas.
Elles sont un miroir et un changement.
Elles sont un soupir ou un sourire.
Elles sont la réalité et le rêve.
Elles sont douces et fortes.
Elles sont poèmes et vérités.