Comment soutenir les aidants familiaux avec la sophrologie.
Être aidant n’est pas une sinécure. Il est nécessaire d’avoir un temps à soi pour réguler ses émotions, recharger ses batteries et accueillir le temps présent, voire préparer l’avenir.
Cet engagement n’est jamais simple. Vous allez accompagner une maman, un papa, un frère, une soeur, une épouse, un mari, touché(e) par la maladie. Vous avez un sentiment d’impuissance, vous avez peur de mal faire, vous vous débattez parfois avec des émotions contradictoires d’amour et parfois de « moins d’amour », vous pouvez tomber dans le piège du burn out et de la fatigue chronique qui n’arrangera rien à la situation.
Le sophrologue peut alors vous accompagner en vous apprenant des techniques qui permettent d’éloigner les tensions, prendre de la distance, développer votre présence à l’instant. Pourquoi ? Car il est plus que nécessaire d’être là et bien là.
Être aidant est une réelle responsabilité, nous devrions le mettre sur notre C.V. Nous sommes amener à gérer le quotidien, mettre en place un planning (voire une routine) qui sera sans cesse dérangée par l’évolution de la maladie. Nous devenons parfois un coordinateur des différentes équipes qui interviennent au domicile, santé mais aussi aide-ménagères voire sociale. Nous vivons au chevet du malade. Nous le connaissons intimement. Pour tout cela, il est important de garder la tête froide. Tout le monde compte sur vous, ou presque.
Et en même temps, les équipes soignantes peuvent aussi soutenir les aidants. L’Hôpital À Domicile de Nantes fait appel à une infirmière sophrologue pour soutenir les aidants. L’association veille à ce que l’aidant ne soit pas épuisé. La sophrologie ainsi que l’hypnose (soeur ainée de la sophrologie) font partis intégrantes du parcours de soin de l’association. La maisons des aidants fait appel, aussi, à une sophrologue.
Lorsque nous intervenons auprès des aidants, l’accueil de la parole est notre premier travail, puis nous devons soutenir la motivation de l’aidant. Ce temps où vous êtes aidants est une bulle à part, une aventure. Il est nécessaire d’accueillir le changement. Ce que la sophrologie permet car elle donne des outils pour conserver son équilibre général, prendre de la distance, travailler le lâcher prise pour ne pas se cambrer, se tendre ou se blesser.
Les émotions s’accumulent. Comme un tambour, la peau des émotions peut devenir très réactive si la parole n’est pas soutenue. L’apprentissage de quelques outils de Communication Non Violente puis de philosophie Non Violente peuvent vous soutenir. Peut être aurez vous l’impression de ne plus rien maîtriser ? Peut-être serez-vous tenter de tout casser tant la colère vous emporte ?
Les séances de sophrologie sont un moment pour soi où tout est possible. Nous pouvons réactualiser l’espoir, la joie, l’amour.
Nous pouvons retrouver l’énergie.
Nous pouvons nous ancrer à nos valeurs.
Nous pouvons lâcher-prise…nous détendre.
J’ai accompagné quelques personnes ayant cette demande : faire face. Et ce qu’elles ont découvert était bien au de là. Elles ont su pendant ce temps thérapeutique trouver des ressources et des méthodes pour y accéder. Comme le dit souvent Jean Pierre Le page, psychothérapeute et superviseur, « l’autonomie, c’est de choisir avec qui l’on va travailler ».
E.C.